samedi 5 décembre 2020

”Elf on the shelf”, le lutin de Noël


Cette tradition de Noël, qui vient du Nord de l’Amérique, est encore récente et peu connue. 
Un lutin s’invite à la maison, en décembre, jusqu’à Noël, il est envoyé par le Père Noël pour surveiller les enfants et s’assurer qu’ils sont bien sages, ou pour les observer, les écouter, et faire savoir au Père Noël quels cadeaux leur feraient plaisir. 

On reçoit d’abord une lettre du Père Noël annonçant son arrivée. Il y est écrit de préparer un petit abri avec une couverture et quelques biscuits pour que le lutin puisse se reposer de son long voyage. On lui prépare donc un genre de petit lit - avec une boite à chaussure, un torchon en guise de couverture, des gâteaux- qu’on laisse sur le palier avant d’aller se coucher. Le lendemain on trouve le petit lutin couché dans sa boite. Il ne reste plus qu’à lui donner un nom et l’adopter, c'est magique. Mais attention, on le pose sur une étagère, ou dans le sapin, ou sur la cheminée, après il ne faut plus le toucher,  la magie risquerait de disparaître.


C’est le premier point de la règle du jeu : on ne doit pas le toucher. Deuxième point : Il ne parle pas et ne s’anime que si personne ne peut le voir.



Le jeu, c’est pour les parents. Car pendant la nuit le lutin se met à vivre, et à faire toutes sortes de bêtises ou de choses étranges. Au matin, les enfants découvrent le lutin se balançant au plafond ou mangeant les céréales, ou dessinant… Aux parents d’imaginer des situations amusantes, plutôt facétieuses, qui fassent démarrer la journée joyeusement. 


Dans certaines familles, chaque enfant a son lutin, qu’il retrouvera chaque année du 1er au 24 décembre. 


En 2005, parait un livre pour enfants, The Elf on the Shelf, écrit par Carol Aebersold et sa fille Chanda Bell, illustré par Coë Steinwart. Dès lors se développe un marché de lutins, et petites peluches, une série Télé, du marketing  à gogo.


Il existe même un site où acheter des lutins ou des petits animaux en peluche, et où trouver des idées de farces, et des conseils pour faire face à toutes les situations. Que faire par exemple si votre lutin est malencontreusement touché, ce qui risque de lui faire perdre sa magie ? Lui écrire une lettre d’excuse, ou le saupoudrer de cannelle, ou lui chanter une chanson… 






Comme le dit Cécile Fisher, dans un article du 22 novembre 2020, c’est l’année ou jamais pour se lancer en famille dans ce jeu anti morosité.

(Mais non, n’allez pas acheter ce lutin sur Amazon,  et inventez vos propres facéties !)

lundi 16 novembre 2020

Mauvais joueur ou mauvais perdant ?


L’actualité m’a inspiré ces petites réflexions…




Quel mauvais joueur celui qui ne supporte pas de perdre au jeu, chamboule pions et plateau, part en boudant avant la fin de la partie, ou se met à pleurer ! 

On devrait plutôt l’appeler mauvais perdant, puisqu’enfin, s’il arrive à ce résultat désolant en fin de jeu, c’est qu’il a joué le jeu jusque là. 


Alors qu’un tricheur, qui ne supporte pas non plus de perdre au jeu, mais se donne les moyens de gagner, serait lui un mauvais joueur.

Il a si bien fait qu’un autre a perdu. Le mauvais perdant pense que le gagnant a triché, il l’appelle tricheur, mais s’il n’a pas respecté les règles, n’est-ce pas plutôt un mauvais joueur ? 


D’un autre côté, quand un malin réussit son coup - coup de bluff, coup de triche- ne lui dit-on pas ”bien joué” ? Tricher, c’est une façon de jouer (le tout est de ne pas se faire prendre…), d’une certaine façon ça fait partie du jeu. Mais dans ce cas on ne joue pas exactement au même jeu que les autres joueurs, on se joue d’eux


Celui qui joue mal, celui qui ne maîtrise pas les règles, compte mal ses cartes, a la tête ailleurs, on n’a pas trop envie de jouer avec lui, mais on n’irait pas le traiter de mauvais joueur. Celui qui fait du mauvais esprit, se moque des son adversaire, on n’a pas trop envie non plus de jouer avec lui, mais on ne l’appelle pas mauvais joueur pour autant. 



Sauf peut-être dans les jeux video, si j’ai bien compris ce qu’en disent les joueurs de GTA on line . Celui ou celle qui fait trop de dégâts et fait exploser trop de voitures, est un mauvais joueur qui sera puni, privé de jeu quelque temps et confronté à des adversaires de son acabit. On le traite alors de Dunce et il se retrouve coiffé d’un bonnet d’âne. Âne, cancre, nul, serait une meilleure traduction.



Après m’être amusée à la lecture de ce forum auquel je ne comprends rien, OK boomer, je choisis cette citation pour conclure de Regresspawn : ”Suffit de faire une mission, un golf ou n'importe quoi pour annuler toutes les saloperies que t'as fait avant, les mecs qui vont en mauvais joueur c'est les gars qui font aucune activités et qui passe leur temps à exploser les autres ou a quitter avant la fin de la course. Moi j'éclate des tonnes de caisses, mais je fait aussi pleins d'activités, et j'ai jamais mis un pied en mauvais joueur en un an de gameplay”.

jeudi 29 octobre 2020

Halloween 2020

Halloween :  il s’agit de faire front contre la peur et la mort, et la peur de la mort. Quoi de plus fort que de la narguer ensemble, en la singeant, en la ridiculisant, en défiant le tabou qui interdit de la regarder en face.

J'écrivais ça il y a 10 ans, sur ce blog  (Halloween pour se jouer de la peur). La peur alors n' était pas si concrète, et chacun gérait la sienne. Nous voilà aujourd'hui tous, unis ou désunis, démunis en tout cas, face aux mêmes angoisses, aux mêmes incertitudes, aux mêmes courbes effrayantes, avec le Covid 19, aux mêmes horreurs et atrocités dans l'actualité. 

Elle est bien dérisoire aujourd'hui ma citrouille, cultivée patiemment en attendant les petits-enfants qui viendront à la fin des vacances. Je n'ai même pas envie d'aller la ramasser dans le potager. Ils ne seront pas là pour la creuser, l'éclairer, la manger… Et les enfants du village ne passeront pas, déguisés, quémander les bonbons que je garde pour eux.

Ensemble nous ferons front contre la peur et la mort, mais chacun chez soi, et ça risque de ne pas être drôle. 

C'est une situation absurde, quand le jeu auquel on jouait depuis longtemps devient triste réalité. Un 29 octobre, en 1981, Georges Brassens, est mort. Il avait  60 ans. Au grand bal des 4 zarts, nous n'irons plus danser, les vrais enterrements viennent de commencer.

Les 4 zarts



mercredi 15 juillet 2020

James Tissot et les jeux d'enfants




En visitant au Musée d'Orsay l'exposition consacrée à James Tissot, peintre de la deuxième partie du XIXème, j'ai rencontré des enfants qui jouaient.

Portait des enfants d'Emile Gaillard, James Tissot, huile sut toile,1868





Jeanne (2 ans) et son frère Joseph (4 ans) jouent avec une poupée en porcelaine, que Jeanne est en train de coiffer, tandis que les grands, Marie et Eugène, posent pour le peintre, ami de leur père, Émile Gaillard.







Sur le fauteuil, une autre poupée, une poupée noire. On trouve souvent des poupées noires sur les gravures représentant de petits anglais en train de jouer, ces poupées de chiffon, qu'on appelle Golly. Cette poupée-ci est en porcelaine, elle a un foulard noué sur les cheveux et porte robe et jupon, bas et chaussures, et surtout un tablier blanc, car elle est sans doute "au service" de la demoiselle-poupée qui se fait coiffer. Pour l'heure, elle est bien installée sur le fauteuil, alors que les autres jouets sont sur le tapis : un tambour et les wagons d'un train, une diligence, et des figurines, des vaches, abandonnés.

Les marrons que les enfants ont ramassés dans leur panier sont aussi importants que les "vrais" jouets, qui sont en marge du tableau.  

Croquet. James Tissot. Huile sur toile, 1878

Suzanne, elle, joue au croquet. On sent que la partie n'en finit pas, ce n'est pas à elle de jouer et elle tient son maillet comme font tous les joueurs qui attendent leur tour, s'appuyant le dos en quelque sorte. Du vécu.

Le petit Nemrod, James Tissot, huile sur toile 1882
Je ne sais pas comment s'appellent ces enfants qui jouent à la chasse au tigre. Le cheval à roulettes, est un  jouet couteux, tout comme l'épée, qui n'est pas une simple épée de bois, mais le chapeau est en papier journal. Et les petites filles qui font semblant d'être mortes se cachent sous des dépouilles de tigres comme on en rapportait des colonies. Les enfants jouent, dehors, avec ces peaux plutôt destinées à la décoration du salon, et la grande personne qui les accompagne ne s'en soucie guère, pourvu qu'ils s'amusent bien. 


Et maintenant une partie de cache-cache ! Si vous passez vite, vous voyez une petite fille à quatre pattes. Regardez mieux. Combien sont-ils ? où se cachent-ils ? On devine tout à fait à droite un visage, mais non, c'est une sculpture, dans l'atelier de l'artiste. Et sous le fauteuil, un petit museau ou juste le pied du meuble ? En tout cas il y a bien une frimousse qui apparait en haut du paravent, et deux autres derrière le sofa.  Et la petite-fille ne va pas tarder à les trouver. Va-t-elle penser à soulever les peaux de bêtes (revenues à leur place)  pour vérifier que personne ne s'est caché dessous? Va-t-elle interroger Kathleen, qui lit son journal et dira n'avoir vu personne ?


Hide ans seek, James Tissot, huile sur panneau de bois, 1878.


Je ne suis pas très sensible à l'art de James Tissot, mais j'aime le regard qu'il porte sur le jeu. Et j'ai bien aimé ces enfants qui jouaient "pour de vrai".






samedi 9 mai 2020

Les drôles de monstres de Léopold Chauveau

C'était programmé du 10 mars  au 18 juin 2020. Juste pour le grand confinement. Je vous parle donc d'une exposition que je n'ai pas vue, ni personne, au Musée d'Orsay, à Paris. 
Les dessins et les sculptures de Léopold Chauveau et notamment ses monstres. 
Le musée est fermé et il faut nous contenter de quelques images.









J'aime beaucoup ses monstres, ils ont l'air plutôt gentils, pas du tout effrayants, parfois drôles.  
Il s'en faudrait d'un rien pour que ces sculptures s'animent telles des marionnettes. Elles ont une force dans le regard, il se pourrait bien qu'elles aient quelque chose à nous dire. Quelque chose d'émouvant, qui fait sourire ou vous met la larme à l'œil, mais qui ne fait pas peur.
On  pense en les voyant  aux gargouilles des cathédrales, ou aux personnages imaginaires de Jérôme Bosch, qu'on n'appellerait pas des monstres. Mais comment les appeler ?






Ses dessins ont-ils inspiré Claude Ponti, Grégoire Solotareff, Maurice Sendack ou Tomi Ungerer ? Ils ont en tout cas touché Roland Topor, qui a dit son admiration pour Léopold Chauveau. 

Pour moi, je leur ai tout de suite vu un air de famille avec les "monstres" de Jean de Brunhoff, dans deux albums de Babar, Le Roi Babar et Les vacances de Zéphir.





Dans l'album Le roi Babar, c'est dans une double page qu'apparaissent des personnages  cauchemardesques, le Malheur, le Désespoir, la Peur, l'Ignorance… J'ai toujours aimé les regarder. J'adore la Bêtise et la Colère (en bas à gauche). 




Dans Les vacances de Zéphir, le petit singe, ami de Babar, sauve la princesse prisonnière de Polomoche et de ses amis les Gogottes. "Ils ne sont pas féroces, ils s'ennuient". C'est en faisant le clown et en jouant du violon que Zéphir délivre la princesse. On peut les contempler à loisir sur une double page puis sur quatre images où on les voit écouter une histoire, puis danser, puis dormir, monstres bien inoffensifs, très proches de ceux de Max et les Maximonstres, de Maurice Sendack.






















mardi 28 avril 2020

Le Pays du Jeu, une carte au trésor.


Tendre est un pays.
La Carte de Tendre est une représentation allégorique des différentes étapes de la vie amoureuse, selon les Précieux du XVIIème siècle. Un modèle de galanterie. 

Les Précieuses Ridicules, qui veulent qu'on leur parle d'amour et non de mariage, se moquent ainsi de deux prétendants "incongrus en galanterie" : "Je m'en vais gager qu'ils n'ont jamais vu la carte de Tendre, et que billets-doux, Petits-soins, Billets-galants et Jolis-vers, sont des terres inconnues pour eux". 


Je ne sais pas par quel cheminement mon ami Rémi Arbeau est arrivé de la Carte de Tendre à la carte du Pays du Jeu, mais voilà un pays dans lequel je me retrouve  avec plaisir en sa compagnie. Cette carte, très joliment illustrée par Vulia Larger Fakhritdinova, comme une carte au trésor, évoque le jeu (le jeu de plateau) dans tous ses états. 


Sur  ce Pays brille comme un soleil le Respect, des règles, des adversaires, du matériel et de l'ambiance.

La Flottille des Bons Copains et des Bonnes Copines s'embarque dans l'Estuaire de la Règle, portée par le Vent de la Chance, accompagnée par Le Taureau de l'empressement et Le chat de la Curiosité. 
Suivant au plus près Les Champs de possibles, ils naviguent entre Le Centaure de la Patience et Le Cyclope de l'Observation. 

Remonteront-ils vers La Source de l'inspiration, ou s'aventureront-ils, malgré la Brume de Mécontentement, le long de La Chaîne des Décisions ?

 Mettront-ils pied à terre pour consulter les Éléphants de la Mémoire et s'enfoncer dans la Forêt de la Stratégie ? Pourvu qu'ils ne s'enlisent pas dans le Marécage de la Triche ! 
S'ils jouent avec moi, ils prendront plutôt le Pont de la Coopération et monteront peut-être jusqu'au Pic du Bon Coup, grâce au Pégase de l'Intuition. 

Au hasard du jeu, ils rencontreront sans doute Le Renard de la Satisfaction, le Sphinx du Casse-tête, le Yéti de l'Adresse, la Sirène de la Mauvaise foi, la Chimère de la Satisfaction ou le Griffon de la Prise de Risque, et sur la Mer de la Deuxième Manche, la Baie de la Saciété et l'Île de la Belle.

C'est un jeu de parcours, mais sans pions, sans dés, sans règle ! C'est une ode au Jeu, comme un poème.


Poster 84x58 cm, édité par ALF ILF, 2019




jeudi 13 février 2020

Ne jetez pas vos chaussettes !

Non seulement elles se trouent mais en plus il y en a toujours qui se perdent on ne sait où, laissant une chaussette orpheline à l'abandon dans le tiroir… Sans parler des collants qui se filent…
Lavez-les et gardez-les ! Ça peut servir… pour faire des marionnettes par exemple.

Enfilée sur la main pour faire une drôle de bête, on coud des yeux, des oreilles, on replie le bout de la chaussette vers l'intérieur pour faire la bouche, on colle un morceau de carton ou de feutrine, et voilà ! le numéro de ventriloque peut commencer.


Par-dessus une bouteille en plastique, en glissant bouchons ou petits-suisses entre la bouteille et la chaussette pour faire des reliefs. Ensuite, on peint à la gouache sur la chaussette (de préférence des chaussettes "de tennis" donc blanches), et on ajoute les détails qui conviennent à chaque personnage.
On garde le bâton enfoncé et collé dans la bouteille, pour faire une marotte. Il ne reste plus qu'à ajouter quelques morceaux de tissu pour simuler le corps.



Remplie de papier journal froissé, et recouverte de papier mâché. Quand c'est sec, on enduit en blanc, et puis on peint la tête. Reste ensuite à faire la "gaine" (la robe de la marionnette),. On enlève le bâton, on coupe le collant qui dépasse, on assemble gaine et tête, et on joue avec l'index dans le cou, le pouce dans un bras et le médium dans l'autre.