dimanche 6 novembre 2016

Nos poupées en papier

Dans une boite de cigarillos, que fumait mon père, j’ai retrouvé une famille de poupées en papier.

Quand j’étais petite, c’était un de nos jeux favoris, avec ma soeur et mon frère les plus proches. Nous nous imaginions adultes, à la tête d’une famille nombreuse, et après avoir dessiné et découpé les membres de la famille et leurs habits, nous fabriquions avec des boites à chaussures leurs appartements et  leurs meubles, et puis les bâtiments alentour, l’école et l’hôpital, et la piscine…

Les Playmobil et les Lego n’existaient pas encore ni les Sylvanian families…Nous mettions en scène nos poupées en papier épais, que nous pouvions déshabiller ou habiller selon le scénario du moment, nous organisions notre vie future…


La famille que j’ai retrouvée n’est pas la mienne mais celle d’une de mes soeurs. Le nom de chacun est inscrit au crayon au dos de la poupée, avec son âge, pour les enfants :  Marc, 22 ans, Patrice, 20 ans, Isabelle, 16 ans, les jumeaux Christian et Nicolas, 11 ans, Manuel 8 ans et Marianne 4 ans. Sept enfants. (Eh ! nous aussi nous étions 7 ).
C’est amusant, maintenant que nous sommes tous grands-parents, à comparer avec nos vraies familles. J’aurais bien voulu retrouver la mienne… Je ne me souviens que du nom d’une de mes filles, Clarisse. Comment s’appelaient les autres ?
Les habits, grâce à une fente dans le dos, s'enfilaient par la tête
Je ne sais pas non plus si nous avions un métier (si oui, j’étais maîtresse, sûrement, mais mon mari ?), il me semble que dans nos jeux nous étions surtout en vacances. 

Nos grandes soeurs participaient à nos jeux en dessinant, découpant quand nous étions trop maladroits pour le faire nous-mêmes. Comme souvent quand on joue aux Lego ou aux Playmobil, la préparation d'un petit univers, l’installation, dans les plus petits détails, importaient au moins autant que le jeu qui s’en suivait. Nous avions en plus le plaisir de la création.

vendredi 28 octobre 2016

Des poupées jouets hommes

C’est une poupée, et c’est un homme. c’est Misha, corps en tissu et tête de bois.

Les poupées hommes, ça n’est pas courant. 
Action Man roller (Hasbro)
Poupée mannequin Monster High
On connait Ken, le faire valoir de Barbie, ou GI Jo devenu Action Man l’aventurier, la poupée déclinée ”pour les garçons” dans les sixties… Les héros actuels sont moins humains, proches  des personnages de mangas, voire des robots.

Dans les années 70, un homme poupée est entré dans notre maison, ni bodybuildé ni nunuche, un homme ”normal”, un papa au milieu de sa famille -1 maman, un garçon, une fille, un bébé- chez Bella. La famille s’est dispersée, il est toujours là, avec son blouson de velours élimé et son pantalon de tweed. De nos jours, Imaginarium a créé Félix, le papa d’Amanda, mais hélas il est ”épuisé”!

Papa Bella, 40 ans de jeu plus tard…
Papa Félix Imaginarium

Mis à part les personnages masculins pour maison de poupées, les papas ne sont pas légion, les célibataires hommes sont encore plus rares. D’ailleurs les garçons poupées sont rares aussi, petits ou grands, à part les baigneurs.

Mais comment joue-t-on avec une poupée ? 

Materner, ou bien paterner
Faire semblant de donner à manger à sa poupée, un jeu de garçon comme de fille, dès l’âge d’un an. Les gestes s’affinant, le jeu devient plus précis, plus élaboré, mais on est toujours dans un rôle de parent qui s’occupe d’un petit, et la poupée est un bébé.

Mettre en scène 
En grandissant, les enfants peuvent abandonner le rôle parental pour se glisser dans la peau d’un enseignant, d’un commerçant, d’un soignant. Alors la poupée est mise en scène, on la fait parler, pleurer, on lui fait faire des bêtises ou dire des insolences, on la gronde, on la console…Plusieurs poupées sont alors en jeu, représentant des enfants - et pourquoi pas, donc, de jeunes garçons. Parfois une poupée ”adulte” est utilisée pour jouer la maîtresse ou la marchande. Je dis LA car la plupart du temps on n’a pas de poupée homme sous la main. Rien n’interdit bien sûr de mettre Action Man dans le rôle de l’instituteur, mais il est souvent parti dans d’autres galaxies quand ce jeu-là se met en place.

Se projeter, se surpasser
Ken (Mattel) toujours fringant malgré son grand âge…
Action Man permet de se projeter dans l’avenir, et hors du quotidien, de s’imaginer en héros invincible, musclé et courageux. Parallèlement Barbie est la femme que l’on voudrait devenir, belle, élégante et active. Entre eux se glisse un Ken assez effacé, qui n’est là que pour accompagner Barbie dans les soirées. Qui voudrait être Ken? Sauf quand on joue à déshabiller les poupées et que Barbie et Ken se retrouvent tout nus dans le même lit (scène courante quand les enfants jouent librement sans se savoir observés).

Jouer au styliste
Une autre façon de jouer avec les poupées, mannequins en tête, est de les habiller, les coiffer, leur inventer des tenues. Et pourquoi pas des poupées mannequins hommes ? Comme on joue aux Barbie, les habillant et leur créant des coiffures, on pourrait s’occuper un peu de relooker les hommes…

Les admirer, les contempler
Presque une oeuvre d’art, une poupée peut être aimée, choyée, pour sa délicatesse et l’émotion qu’elle suscite. On l’installe dans un décor, on l’entoure de rêve.  Quelques artistes ont imaginé de telles poupées hommes, comme le beau mâle tatoué de Mimi Kirchner ou les poupées de collection personnalisables BJD. Création de Beatrix Bohony, Misha se prête aussi à ce jeu.

Poupée BJD 70 cm
Misha, Marbushka 2016

mercredi 31 août 2016

Décors sur corps, jeux de peinture

Poupées tatouées, par Mimi Kirchner, Boston
Avec les chaleurs de l’été, les corps se découvrent et les tatouages se montrent au grand jour. Tous ces corps illustrés que l’on croise au soleil, affirmant ainsi leur singularité autant que leur conformisme ! Arborés avec fierté, ils le sont bien moins souvent avec humour. Tout de même, j’aime bien ce culot, cette impertinence avec laquelle chacun, chacune, dispose de son corps comme il l’entend, sans souci du qu’en-dira-t-on ni du temps qui passe. Du temps futur qui flétrira les jolies peaux et fera faire aux tatouages de piteuses grimaces, qui rendra les messages caducs et les coeurs déchirés, du temps passé aussi, honteux passé, où l’on tatouait les hommes et les femmes comme esclaves ou comme prisonniers. 


Tatooman de Mimi Kirchner

Mais pourquoi faut-il qu’ils soient définitifs, ces tatouages ? Éphémères, ils gagneraient en liberté, en couleurs éclatantes, en gaieté. La peinture ou le maquillage remplaçant les encres, dessiner sur le corps devient un jeu. Un jeu, je vous le rappelle, ça a des limites dans le temps (Comme l’ont dit Huizinga, Caillois, Henriot, Duflo, etc.), donc tatouer n’est pas un jeu mais peindre sur le corps oui…

Atelier peinture avec des enfants en été : très vite on enlève les tabliers qui tiennent trop chaud, très vite les mains sont recouvertes de gouache, puis le bras, ou le nombril, c’est selon…
Paquet bonheur 2014
Mais ça ne fait pas toujours sourire les adultes, on dirait que ça ne se fait pas de jouer avec son corps, c’est comme avec la nourriture…On se salit ? la belle affaire, une bonne douche et c’est parti…Si c’est l’idée de la gouache sur la peau qui déplait (gare aux allergies, bien sûr), il existe des peintures exprès pour se peindre dans le bain (Crayola), ou de joyeuses recettes à base de mousse à raser, mais si c’est permis, balisé, c’est un peu moins drôle.

Maquillades-magiques.ch
Dans les crèches on voit souvent des fresques où chaque petit a laissé la trace de ses mains pleines de peinture. Plus rarement on y met les pieds, ou tout le corps, à la façon du peintre  Yves Klein qui enduisait son modèle de peinture, pour en laisser la trace sur sa toile (Anthropométrie, 1960). Mieux que l'oeuvre affichée, les enfants retiendront le plaisir de ces badigeonnages sur leur propre peau.

Les artistes de Body-painting jouent avec des corps nus, qu’ils habillent de peinture, ou métamorphosent en arbres ou rochers. 
En bord de Marne, en 1952, on pouvait ainsi rencontrer un phoque dessiné sur un genou, deux pieds amoureux, une nuée d'oiseaux… peintures pour rire, les pieds dans l'eau. Les marionnettes ne sont pas loin.
Archives de l'INA. 1952. 


Rien ne vaut pour moi  la peinture sur les mains façon Animani, de Mario Mariotti. Cet artiste italien (1936-1997), publie son premier album de mains peintes, représentant toutes sortes d’animaux en 1980, puis un autre album en 1985, Umani, plein d’artistes et de sportifs. Magique !

Mario Maiotti et sa fille



lundi 13 juin 2016

Des masques à manger

Fin d'année dans notre atelier : un joli goûter à rapporter -et à manger- chez soi, fruits, bonbons et gâteaux sur fond de crêpe, disposés dans une barquette, collés entre eux au chocolat.



Jouer ou gâcher
J'aime faire un puits dans ma purée, choisir les poivrons en fonction de "leur tête",  manger les bananes en les découpant "marche par marche", écrire des mots sur le bord de mon assiette avec les nouilles lettres…J'aime dans un fruit, un légume ou un morceau de pain trouver un visage, une trogne, une bouille qui prend vie au bout d'une baguette ou de ma fourchette comme une marionnette… Qu'on se rassure, je sais me tenir à table et je ne joue pas tout le temps. Et surtout je n'aime pas gâcher. Je joue et je mange, après !

Jouer ou respecter

"On ne joue pas avec la nourriture !", la nourriture, ça se respecte, il y a tant d'enfants qui meurent de faim… À l'heure de l'hyper consommation, dans nos pays où des quantités d'aliments non consommés partent à la poubelle, chaque jour, jouer avec la nourriture est interdit, tabou, sacrilège. 
Comme si JOUER était incompatible avec RESPECT. 
Peut-on rire de tout ? Peut-on JOUER (se jouer) de tout ? 
Food Play  Freymann et Elffers

Double plaisir ou plus…
Jouer sans jouets, détourner les objets pour s'en faire des jouets, c'est un double jeu, jouer avec les aliments, un double plaisir

Triple plaisir car augmenté par la transgression de cet interdit. 

Plaisir quadruple quand s'y ajoute le jeu avec les couleurs, les matières, les formes, quand l'art entre en jeu.

Quintuple plaisir quand en plus c'est tellement bon !









Atelier avec Maria Dumage, juin 2016
Merci aux enfants de l'École Suédoise de Paris.

DIY : Pour faire 12 masques, nous avons acheté pour 22 € de bonbons, crêpes, biscuits, pâte d'amande, et de chocolat fondu. Le fond des barquettes en aluminium est décoré par les enfants de jolis tissus, recouverts d'un film plastique.
Ne pas oublier de se laver les mains avant de commencer. On peut s'aider de cure-dents pour fixer les éléments ensemble, tout le reste est comestible. 


À lire : On ne joue pas avec la nourriture! sous la direction de Gilles Brougère et Valérie-Inès de la Ville, Les cahiers de l'OCHA, Paris 2011, où il est plus question de fun food (un produit alimentaire fait pour amuser, comme un Choco BN), que de nourriture détournée pour le fun.


jeudi 19 mai 2016

Saul Steinberg, écrivain qui dessine et qui joue

La ligne, de Saul Steinberg, c’est un dessin en 29 tableaux, de 10 m de long, qui s’organise de part et d’autre d’une ligne continue, parfois horizon où se devinent des bateaux, parfois plan d’eau pour des baigneurs, chaussée sur laquelle débarquent les usagers du métro, rails de tramway, rambarde d'un balcon… Tout commence et se termine par la main qui dessine.



La ligne A, Shön, ©Paul Bonmartel

J’ai découvert ce tableau grâce à un spectacle de marionnette au Théâtre Mouffetard. La Ligne, qu'il percevait comme un long voyage, avait inspiré Roland Shön pour créer La ligne A. Un spectacle très inventif qui donnait bien envie d’aller voir de près La lIgne, la vraie.
La ligne A, Shön, ©Paul Bonmartel
Saul Steinberg se définissait comme  écrivain-dessinateur, il aurait pu ajouter joueur. Car chaque dessin, chaque masque, chaque tableau exhale un parfum ludique. 

Saul Steinberg. Girl in bathtub, 1949
Saul Steinberg. Nose Mask.
Photo by Irving Penn. New York, 1966
J’aime beaucoup la boîte cubique dans laquelle il se cache…
Saul Steinberg. In a box, 1951
Après avoir montré la vidéo de La Ligne aux enfants de l’atelier, nous avons mis un grand papier au sol, et dessiné au feutre,  tout du long, une ligne noire. Immédiatement inspirés, les enfants ont occupé l’espace, qui à plat ventre, qui à genoux, et toute une heure ils ont dessiné.



Manquant d’espace pour l’exposer, nous avons plié l’oeuvre collective en accordéon, comme Saul Steinberg l’avait fait de sa Ligne, un jeu de surprises qui ne se dévoilent qu’à ceux qui déplient délicatement ce drôle d’accordéon. (Atelier à l'École Suédoise de Paris, en collaboration avec Maria Dumage)




lundi 2 mai 2016

Terrains d’aventures




"Je ne sais pas si je vous ai dit que dans le quartier, tout près de ma maison, il y a un terrain vague terrible, où on trouve des caisses, des papiers, des pierres, des vieilles boites, des bouteilles, des chats fâchés et surtout une vieille auto qui n’a plus de roues, mais qui est drôlement chouette quand même." 
Le petit Nicolas et les copains, les Campeurs. (1963)



Un terrain à l'abandon, investi par des enfants
Ni jouets, ni structures normés, mais des planches, des carcasses, des ustensiles abandonnés -pour bâtir cabanes et véhicules- de la terre, des cailloux, de l'herbe, des arbres -pour creuser, grimper, planter, cuisiner de la potion magique ou composer des bouquets, ou même allumer  un feu. Un espace de liberté pour les enfants, au coeur de la ville.
De semi-liberté plutôt, car des adultes sont là, discrets mais mais bien présents, qui veillent à la sécurité, et qui aident les enfants, à leur demande, à la réalisation de leurs projets. Un terrain de jeux et d'expérimentations soutenu par des éducateurs et des pédagogues.


Dernier terrain d'aventure à Paris, Les Petits Pierrots

On ne peut pas les laisser faire n'importe quoi…
La place des adultes est délicate. Le moins interventionniste possible, mais quand même…S'ils entrent donner un coup de main sur le terrain, ils risquent de se prendre au jeu et de construire leur belle cabane. S'ils interviennent dans un conflit, ils en empêchent la résolution par le groupe d'enfants. Mais s'ils laissent faire ? Intervenir ou pas, une question passionnante qu'on ne devrait jamais cesser de se poser.
Généralement, en Angleterre, le mode d’éducation des enfants repose sur l’expérimentation, alors qu’en France on préfère prévenir, interdire, pour éviter à l’enfant de se blesser, au détriment de l’autonomie  et de l’apprentissage par essais et erreurs. Ce n’est pas facile de laisser les enfants grimper aux arbres, planter des clous, tailler une branche de bois, faire du feu… Pas facile de ne pas intervenir, ne pas montrer de l'inquiétude… 
Au nom de la sécurité, parents et organismes officiels bornent la liberté, norment les jeux, multiplient les interdits, mettent fin aux initiatives. Pourtant on sait bien, tous, qu'on n'apprend pas à marcher sans tomber.

Dans les années 70, la peur du (Terrain) vague
Les premiers terrains d'aventure, d'abord créés au Danemark, ont vu le jour avant la dernière guerre. C'est après 68 que l'idée a pris vraiment forme, les lieux se développant en Europe.


En introduction de la revue Autrement Dans la ville, des enfants (oct 1977), un dossier complet autour des terrains d'aventure, Henri Dougier écrit : "Où sont-ils les enfants ? 
La rue est adulte, les espaces balisés, les interdits et la peur promulguée. Aller au delà de la pédagogie, de ses codes, et de ses gadgets est difficile même dans ces ateliers et ces "écoles parallèles", qui se heurtent aux mêmes obstacles : la peur du risque, le conformisme, les règlements. Le vide, le flou, le spontané, ça rappelle 68, ça fait peur, ça dérange. 
Et pourtant c’est ce qu' "ils" demandent : des lieux qui soient leur création, leur propriété, leur terrain de refuge et d’activité - cabanes, terrains vagues, vieilles maison. des lieux non voulus, non programmés par les autres !”


Terrains d’aventures version 2016
De retour de voyage,James Blanc, ludothécaire en quête de ludothèques en Angleterre, avait organisé une soirée pour raconter ce qu'il y avait trouvé : des espaces en plein air ouverts aux enfants, pour construire des cabanes, inventer des jeux, avec du matériel de récupération, sous l’œil bienveillant des animateurs, dont la  fonction "visible" était de fournir planches et outils… 
Les jeunes animateurs et ludothécaires présents lors de cette conférence découvraient les Terrains d’Aventure en rêvant. 

Alors qu'ils sont nombreux en Allemagne, en Suisse ou en Angleterre, dans les villes de France, les terrains d’aventure ont pratiquement disparu.


Terrain d'Aventure de Lausanne
"Terrain d’aventure", sur Internet, c'est d'abord un lieu de type Accrobranches, bien amusant, bien sympathique, mais sacrément balisé. Ou alors un parcours d’escalade peu réglementé. Ou, comme à Montreuil, un espace vert géré par une association d’habitants.
Mais rares sont les "vrais" Terrains d'aventure français, lieux d'expérimentations et de jeux libres, où poussent des herbes folles, où chaque enfant crée son activité, seul ou avec ses pairs, et avec l'aide d'un adulte s'il l'a sollicitée. 

 À Paris, il n'en reste qu'un, au Père Lachaise, animé par l'association Les Petits Pierrots, et il est menacé de fermeture dans le cadre du réaménagement du quartier. C'est triste.

Un nouvel espace dénommé Terrain d'aventure vient de s'ouvrir aux Halles. Lieu réservant une place à la nature et l'improvisation ludique, mais imaginé par des architectes. (à suivre)


photos Les petits Pierrots
Dans la tradition en revanche, le projet des CEMEA Pays de la Loire : "Un village de jeux et de cabanes en construction permanente, qui va évoluer avec le temps, en fonction des besoins, des désirs, des nécessités aussi… Des animateurs vont faire vivre le projet en "l’alimentant" : approvisionnement en palettes, perches, cordes… Ils assurent une sécurité bienveillante à des constructions parfois hasardeuses, expressions à la fois d’une activité motrice joyeuse et d’une réflexion technique toujours en éveil.” 





Entre la rue aux dangers réels et multiples et les lieux d’activité par trop encadrés, il manque aux enfants des lieux de liberté. 
Les ludothèques, nées dans les années 1970, sont un des derniers bastions du jeu libre. Mais ce sont des lieux pensés et aménagés par des adultes, ils ne peuvent évoluer, se transformer, se bâtir, avec la même spontanéité qu’un Terrain d’aventure, terrain vague, où rien n’est défini à l’avance.