dimanche 28 mars 2010

Pâque et Pâques : petite leçon de grammaire et de calcul


Pâque, c’est le passage  (de Pessa’h en hébreu, puis Pascha  en latin, le passage)Passage de l’hiver aux beaux joursde l’esclavage à la liberté pour le peuple juif, de la mort à la vie pour les chrétiensLes cloches aussi qui, s’en retournant de Rome vers leur clocher natal, volant et carillonnant, jettent leurs œufs en passant au-dessus du jardin.
Histoire d’S : On écrit PâquE juive mais PâquES des chrétiensLa tradition juive veut qu’on fête la libération du peuple hébreu en partageant un repas, en racontant l’exode, en chantant, en priant. C’est La Pâque. Chez les chrétiens, on  commémore la sortie d’Egypte, mais aussi l’eucharistie lors du repas de La Pâque, la crucifixion du Christ, la mise au tombeau, puis la résurrection. D’où le pluriel pour une fête multiple, dit-on. Pourquoi ne dit-on pas LES Pâques ? Bizarre, ce nom propre au pluriel.
Quant à la date de Pâques, un vrai casse-tête ? Pâques, pour les chrétiens, c’est le premier dimanche qui suit la première pleine lune de Printemps. On nous embrouille avec le comput, des algorithmes, des tables mathématiques, mais ce n’est pas si compliqué. Sauf qu’il y a les églises occidentales et les églises orthodoxes, qui ne se fient pas au même calendrier…et que pour la Pâque juive, c’est différent. Et puis, la date peut varier suivant la longitude de la ville où l'on observe la lune (Rome pour les catholiques).
Bref ! Voilà les dates en 2010 : mardi 30 mars 2010 : Pâque juive,   dimanche 4 avril : Pâques des chrétiens et des cloches (païennes)
Les jours fériés (finalement c’est ça qui nous intéresse !)
Le dimanche et le lundi de Pâques sont reconnus comme jours fériés par la plupart des pays de tradition chrétienne, excepté aux Etats Unis où Pâques est célébrée le vendredi et le dimanche de Pâques. En Alsace et en Moselle, départements qui aiment bien se distinguer, le vendredi saint, qui précède le dimanche de Pâques est également férié. Cette année  catholiques et chrétiens orthodoxes fêtent Pâques le même jour, mais ce n’est pas toujours le cas. Depuis le 21 mai 2008, certains pays européens chôment le jour de Pâques orthodoxe.

Au menu à Pâques : agneau pascal, pain azyme, œufs  durs ou en chocolat
Pourquoi les œufs ? C’est LE symbole de vie, de renaissance, mais c’est aussi que les poules se remettent à pondre avec le retour des beaux joursEt si d’aventure le printemps était en avance, les œufs ont été pondus pendant le carême, il est prudent de les faire durcir jusqu’au jour où l’on sera autorisé à en manger. Par extension, le chocolat, gourmandise par excellence, dont on s’est privé pendant 40 jours,
Et l’agneau ? Nouveau né pour fêter le renouveau, être pur … et viande fraîche, enfin, après les mois d’hiver et les privations du carême.
Le pain sans levain ? Fini le jeûne du Carême chez les chrétiens, en revanche chez les Juifs, on ne mange pas de pain, ni aucun plat avec de la levure. Symboliquement, parce que les juifs fuyant leurs maîtres égyptiens auraient emporté le pain à peine cuit, sans prendre le temps de laisser la pâte lever.
Est-ce parce qu'il n’y a plus que du pain dur en réserve ? Ou craint-on que le pain n’ait moisi ? Je ne sais pas. En tout cas c’est le moment de manger le pain azyme sec et craquant, tandis que les chrétiens vont partager l’hostie.
On raconte que les vieillards redoutent ce repas de Pâque à cause de leurs pauvres dents, et parce qu’ils ne peuvent pas saucer le bonne sauce avec leur pain. Ils disent qu’ils sont obligés de manger leur assiette.
On raconte aussi que les enfants sont chargés de faire la chasse aux miettes de pain ou de gâteaux dans toute la maison… défi impossible puisque la maison est parfaitement propre… Il est conseillé (hum !) de cacher auparavant dans sa poche quelques miettes, tel le Petit Poucet, et de les disséminer ici et là pour pouvoir les ramasser, et gagner la récompense à la clé. Cette quête des miettes gourmandes n’est pas sans faire penser à la chasse aux œufs.

dimanche 7 mars 2010

Scènes de vie sur un quai de gare minuscule

Au Salon du Jouet de Nuremberg, j’aime bien jouer les badauds dans le hall des trains électriques. Là se bousculent collectionneurs, passionnés et simples curieux, pour admirer les trains mis en scène dans des décors grandioses (quoiqu’à une échelle réduite) et très réalistes. Le spectacle est autant dans le public que sur les stands, où wagons de marchandises et trains de voyageurs se croisent ou se poursuivent, tandis que, derrière une vitre, on aperçoit des hommes d’affaires qui discutent gravement.

Les mini figurines destinées à animer ces décors sont si réalistes qu’on croirait voir des instantanés pris sur un quai de gare, sur un pont ou sur le ballaste. Tout est fignolé dans les moindres détails, comme ces filles  ravissantes qui se font bronzer au soleil, sur le bateau de leur copain, ces amoureux qui sautent dans les bras l’un de l’autre, sur un quai de gare, comme après une longue séparation, juste à côté du préposé aux bagages avec son chariot chargé de valises,  et même ce malheureux moine égaré dans un camp de naturistes.

Entre Gulliver et Fenêtres sur cour, on pourrait passer des heures à jouer les voyeurs, à scruter toutes ces vitrines, comme autant de petites nouvelles, de moments de vie, avec admiration pour ceux qui les ont conçues, et une pointe de compassion pour ceux qui montent  les stands puis les démontent une fois la « foire aux jouets » terminée.