Comment ai-je pu croire au Père Noël ? * C'est le titre d'un livre que le Père Noël m'a offert cette année, sacré Père Noël !
Il devait se douter que je ne serais pas complètement d'accord avec l'auteur.
Je le suis quand il s'interroge sur la jeunesse de ce vieux monsieur le Père Noël - un vieux monsieur qui semble être né vieux. Quand il se demande comment il peut bien faire pour être partout à la fois et distribuer 23 148 cadeaux à la seconde. Et même quand il écrit "Le Père Noël est un dieu pour enfants, et Dieu, un Père Noël pour adultes"- l'un et l'autre personnage joufflu, âgé (il parle là du Dieu des chrétiens), bienveillant, omniprésent et doté de pouvoirs magiques.
Mais, quand il associe le fait de croire au Père Noël à la naïveté, en écho à la formule "tu crois au Père Noël !", quelque chose me gène : un certain mépris pour cette naïveté. Tout comme si on méprisait la poésie, le rêve, l'utopie. Croire au Père Noël, quelle force au contraire, quel optimisme !
Et puis il fait du Père Noël un garant de l'ordre, un adjuvant à la parentalité : pour faire respecter les règles de vie, les parents s'en remettraient à lui, on obéirait, on serait sage, à cause du Père Noël. Absurde ! Oui, les parents menacent : "si tu n'es pas sage, tu n'auras pas de cadeaux". Mais peut-on vraiment imaginer que ce gentil monsieur ne dépose aucun cadeau à un enfant qui l'attend avec impatience. Lui qui est la générosité-même, le donateur anonyme qui ne demande rien en échange, il aurait la mesquinerie de priver un enfant de cadeau à cause d'une bêtise ? Il se ferait le messager des parents ? Quelle naïveté de la part de ces adultes !
*Comment ai-je pu croire au Père Noël ? Philosopher au quotidien, de Gilles Vervisch, Max Milo 2009.
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