Levant les yeux, c’est comme un kaléidoscope géant dont les images évoluent au gré des changements de lumière. Par chance, ce jour-là, il y a du soleil, plein feu d’un mois de juin, mais qui parfois se voile, ou disparait derrière un nuage.
Un sentiment d’espace, de bien être et de liberté. On s’y déplace chacun selon ses envies, son rythme, sa curiosité. Au milieu des adultes toujours un peu retenus, des enfants jouent, se poursuivent, dansent, encouragés par les médiateurs culturels à lier leur gestuelle et les couleurs sous lesquelles ils bougent. Cela ne dérange en rien.
Sous la nef de grands disques en miroir vous invitent à un jeu de vertige, dès que vous y posez le pied. Les adultes avancent prudents à petits pas comme s’ils pouvaient tomber dans cet abîme, les enfants s’allongent comme pour plonger. Une petite fille de trois ans environ, toute de blanc vêtue, panique : c’est trop d’espace sous elle, elle se raccroche à sa grand-mère et demande à descendre. Vertige. Un des quatre types de jeux cités par Caillois, Ilinx, le vertige.Dans l’espace rond où l’on peut prendre un café, les tables rondes et blanches se prêtent à des jeux d’ombres : sous un disque vert, l’ombre de ma main devient rouge, couleur complémentaire. Une autre alvéole arrondie accueille la librairie. Sur ces murs blancs se reflètent des formes colorées comme des anamorphoses. Illusions.
Jouer avec l’espace, la lumière, la couleur. Une évidence ici. Une sensibilité qu’il faut conserver dans un coin de sa tête pour aménager, un jour, des espaces ludiques, où, plus encore que des jeux et jouets proposés, de ces trois éléments naitra le plaisir du jeu.
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