J’aurais voulu avoir 5 ans… quand je me suis trouvée, par hasard, il y a quelques jours, au milieu des Portes Ouvertes des pompiers au métro
Parmentier. J’aurais voulu avoir 5 ans… et, coiffée d’un beau casque, m’emparer
de la lance à incendie, pour essayer de faire tourner un plaque de bois, dans
une structure évoquant un bâtiment en flammes, sous la pression du jet d’eau.
J’aurais voulu avoir 5 ans… et, rassurée par un harnais de sécurité, grimper à
la Grande Echelle. J’aurais voulu avoir 5 ans… et essayer le masque à gaz dans
la cave enfumée.
13% des pompiers français sont des femmes
Emilie Chambonnet, sapeur pompier professionnel |
Priorité aux pompiers
Dans les jeux de
déguisement, d’imitation, avant le chevalier, le docteur ou Zorro, c’est le
pompier qui emporte les suffrages des plus jeunes. À 3 ans on joue plutôt au
pompier, à 7 ou 8 au chevalier. Pourtant peu d’enfant ont vu les pompiers en action,
ou une maison en flammes. Mais il y a les camions rouges et les sirènes. Et
peut-être le fait que tout le monde se gare et retient son souffle quand passe
le véhicule prioritaire. Et le prestige du casque.
Jouer aux pompiers, c’est du
jeu symbolique 100%. Quand on joue «à la marchande» ou «à
l’école», on imite des professionnels qu’on côtoie régulièrement. Quand
on joue aux pompiers, on est dans l’imaginaire pur. Comment sait-on, de
génération en génération, jouer aux pompiers ? C’est étonnant, non ?
Rouge pompier
Chez AETRE on trouve deux
costumes de pompier, un pyjama réaliste, bleu, avec
des lisérés blancs ou rouges (et des
bouteilles d’oxygène imprimées en trompe-l’œil), et un T-shirt rouge vif, avec également des accessoires dessinés, ceinturon, hache, téléphone… Personne ne remarque jamais
cette anomalie, ce rouge pour une tenue de pompier, au contraire, c’est celui
vers lequel on se dirige en premier. On voit rouge, on pense tout de suite
pompier. D’ailleurs dans la plupart des illustrations pour enfants, les
pompiers sont en rouge, et même les déguisements soi-disant «sexy« (ah ah)
de femmes pompiers sont rouges. Il y a des pays où les pompiers, y compris les
véhicules, ne sont pas rouges, mais en France pompier=rouge.
Ne pas oublier le tuyau
Rouler à toute vitesse, en
faisant pimpon, c’est un des plaisirs du jeu de pompier. Mais le tuyau, dans le
jeu de pompier, sans faire de la psychanalyse de bazar, c’est encore plus
important. Or on n’en trouve pas dans les magasins de jouets. L’un de mes
enfants, quand il était tout petit, avait la passion de tout ce qui faisait
pimpon, et il avait flashé sur l’aspirateur, qui par chance était rouge. Il
s’asseyait dessus, comme sur un jouet porteur, et passait l’aspirateur en
jouant au pompier ! Pour ses enfants, il y a peu, j’ai gardé les tuyaux
des aspirateurs qui partaient à la décharge. Rincés un petit coup, et
voilà ! Sinon, il y a les tuyaux d’arrosage de jardin…
Les grands aussi aiment
les jeux de pompier
On trouve en ligne quantité de jeux de simulation avec des
véhicules fonçant vers je ne sais quel incendie, des jeux virtuels aussi où
l’on crée et gère au mieux sa caserne. On
annonce chez l’éditeur de jeux Marabunta une nouveauté fin 2014 qui sera un jeu
coopératif pour ados et adultes, Les 18 sapeurs pompiers, où il faudra sauver le
plus possible de personnes dans un immeuble en flammes.
La fascination du feu,
sans danger réel
Petits ou grands, on aime
les valeurs des pompiers (la devise des pompiers, autrefois Sauver ou
périr, maintenant Courage et dévouement). On aime l’uniforme, le rouge, les
véhicules rutilants et que rien n’arrête. On est aussi fascinés par le feu, si
beau et si destructeur. Tout cela, dans un jeu, bien mieux que dans la réalité,
pour avoir l’adrénaline sans un réel danger.
Comme autant de feux
allumés pour le plaisir et pour la fête, aujourd’hui, jour de la Saint Jean.
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