C’est un paradoxe, les adultes trouvent les jeux
des enfants trop bruyants, les prient d’aller jouer ailleurs, plus loin, pour
ne pas les entendre, mais, lorsqu’il s’agit de leur offrir des jouet, se laissent
séduire par la surenchère de gadgets sonores.
C’est comme s'ils posaient cette
équation :
Jeu = Bruit, donc Bruit = Jeu
Pour jouer à la poupée, a-t-on besoin qu’elle parle ? Au banc
d’essai de Parents une sélection de « poupées
interactives pour les petites filles de 3 à 6 ans ».
Ce n’est plus aux enfants (en passant notons qu’il ne s’agit ici que de jeux conseillés aux seules petites filles) d’inventer leur histoire, le scénario est intégré à la poupée. Celle-ci réclame son biberon ou des bisous, en français, anglais ou italien (Lia de Corolle), celle-là a de la fièvre et « la maman » va lui donner un médicament, ou lui faire une piqure pour qu’enfin elle s’endorme (Ciccio Bello de Giochi Preziosi, le Coup de cœur de Parents), celle-là invite sa maman à la dînette, et lui explique « pour jouer, il faut mettre la table » (Little Sunshine de Zapf), une autre fait ses premiers pas en promenant son chien. Des capteurs sur le ventre des poupées permettent de les faire réagir aux chatouilles. Rires d’enfants, bruits de succion, petit rot après le biberon, pleurs du bébé malade, cris lors de la piqure, tout est prévu. Sauf que la poupée réclame le pot mais, ayant un corps en tissu, semble garder son body pour faire pipi, et que jamais un bébé ne fait caca ou n’a besoin d’être changé. Scénarios tout faits, donc, mais qui mériteraient d’être analysés, bien gentils et bien proprets.
Ce n’est plus aux enfants (en passant notons qu’il ne s’agit ici que de jeux conseillés aux seules petites filles) d’inventer leur histoire, le scénario est intégré à la poupée. Celle-ci réclame son biberon ou des bisous, en français, anglais ou italien (Lia de Corolle), celle-là a de la fièvre et « la maman » va lui donner un médicament, ou lui faire une piqure pour qu’enfin elle s’endorme (Ciccio Bello de Giochi Preziosi, le Coup de cœur de Parents), celle-là invite sa maman à la dînette, et lui explique « pour jouer, il faut mettre la table » (Little Sunshine de Zapf), une autre fait ses premiers pas en promenant son chien. Des capteurs sur le ventre des poupées permettent de les faire réagir aux chatouilles. Rires d’enfants, bruits de succion, petit rot après le biberon, pleurs du bébé malade, cris lors de la piqure, tout est prévu. Sauf que la poupée réclame le pot mais, ayant un corps en tissu, semble garder son body pour faire pipi, et que jamais un bébé ne fait caca ou n’a besoin d’être changé. Scénarios tout faits, donc, mais qui mériteraient d’être analysés, bien gentils et bien proprets.
La journaliste Christine
Avellan remarque néanmoins que plus il y a d’accessoires plus il y aura de
possibilités de jeu, sans bruits préfabriqués, donc, et qu’il y a un bouton
d’arrêt pour Ciccio Bello, le bébé malade, ce qui ne semble pas le cas pour les
autres poupées. Appuyez sur Off, vous pourrez enfin jouer comme vous le voulez
avec votre poupon.
Et je coupe le son
Voilà une bonne question à se poser :
est-ce qu’on peut diminuer ou couper le son ? Ce n’est pas toujours
possible, d’autant moins que les piles et les mécanismes électriques, pour des
raisons de sécurité, ne doivent pas être accessibles. Déjà en octobre 2004 une équipe canadienne, en relation avec un audiologiste, attirait l’attention des
consommateurs sur les dangers d’un volume sonore trop élevé pour les jouets.
Depuis le nombre de jouets sonores a très nettement augmenté, mais le nombre de
décibels ne semble pas avoir baissé, bien que les nouvelles normes, annoncées
en 2010, soient maintenant entrées en vigueur.
Combien de décibels ?
D’après 60 Millions de
Consommateurs, dans un
article intitulé Ces jouets qui nous cassent les oreilles, les limites fixées par les normes européennes en
vigueur sont 115 décibels (dB) pour un jouet standard,
80 dB pour un jouet « à mettre près de l’oreille » (un faux
téléphone, par exemple). Une proposition de loi au Sénat fixerait un maximum de 85 dB pour les jouets
musicaux, mais c’est déjà énorme : la voix d’une personne qui hurle
atteint entre 80 et 90 dB. Et 115 dB c’est entre le moteur d’un TGV et celui
d’un avion. Autant ne pas normaliser si c’est pour atteindre la limite du supportable.
Écoutez voir
60 Millions de
Consommateurs a étudié
une vingtaine de jouets sonores qu’il est possible d’écouter sur le site.
Un trousseau de clés, par exemple, le jouet classique des petits, qui
aiment sans doute autant le cliquetis des clés qui s’entrechoquent que la connotation
symbolique. Vous êtes dans une salle d’attente avec un jeune enfant, vous n’avez pas
prévu de quoi le faire patienter, vous sortez vos clés, c’est gagné, le voilà
occupé pour un bon moment. Clés de la maison, clés de la voiture, clés de la
prison, bref clés pour un jeu imaginaire improvisé. Broum, je démarre, Clic
clac, je te libère. Pourquoi donc ajouter des sons ? Des bruits de moteur,
de klaxons, de nuisances urbaines ?
Sur France Inter une émission au titre
prometteur : Les meilleurs jouets du moment, le 28 novembre dernier, nous fait entendre les gémissements d'une peluche Fluffings. Certes c’est une sélection pour la radio,
il faut bien que ça s’entende, mais heu… Quant à Diane Mottez de Femme actuelle,
elle met en garde les parents contre les jouets trop bruyants, mais elle écrit
« Les tout-petits en
raffolent, les parents ont du mal à les supporter. » Je me demande si ce
n’est pas le contraire…
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