Ecouter les enfants jouer. « On serait des enfants
abandonnés ». « On aurait perdu nos parents ». « Asseyez-vous,
je vous ai fait une soupe et un petit café ». « C’est toi la
maîtresse et moi je suis le mauvais élève ». Cours de dessins chez les schtroumpfs :
la schtroumpfette pause et les autres font son portrait, le prof s’arrache les
cheveux (si tant est que les schtroumpfs aient des cheveux)…
Voilà les thèmes qui reviennent le plus souvent dans les jeux dits
symboliques: les orphelins, le restaurant (avec une variante
« marchande ») et, même en vacances, l’école.
Jeux d’imitation, jeux de mise en scène, où l’on se joue gentil ou
méchant (trop sévère ou très désobéissant, c’est selon), heureux ou malheureux (pauvre, de
préférence), enfant ou adulte.
Chez les orphelins, point d’adultes. On apprend à se passer d’eux, même
si c’est triste. On joue à être des enfants obligés, par la force des choses, à
se comporter comme des adultes responsables. Et on est pauvres. Si un adulte
apparaît, ce sera une marâtre détestable.
Au restaurant, point d’enfants. Et, sinon le luxe, du moins un confort
certain. Le vouvoiement est de rigueur, on s’appelle Monsieur et Madame et on
se tient bien. Si un « enfant » se glisse dans le jeu, ce sera un
affreux Jojo pleurnicheur et insupportable. (Je ne parle pas ici du jeu qui
consiste à offrir de faux cafés aux vrais adultes, mais de ces moments où les
enfants sont entre eux, et où les adultes ne sont pas les bienvenus).
A l’école, c’est souvent l’autorité qui est en jeu. Et dans cette forme
de jeu chacun joue un personnage peu sympathique : l’enseignant qui crie
et punit, l’élève qui chahute, répond, et n’apprend rien. Dans ce joyeux
désordre, personne ne souhaite tenir le rôle du Schtroumpf à lunettes,
moralisateur et trop appliqué.
En revanche, dans le jeu dit « de la maîtresse » c’est du
sérieux. Cahiers, dictées, calcul, notes, tout y est. Les enfants qui jouent
les élèves s’appliquent et, s’ils font semblant de ne pas avoir compris ou de
faire des bêtises, c’est dans la limite du vraisemblable et dans le respect du
professeur des écoles.
J’ai déjà vu des garçons jouer le rôle de l’enseignant compétent, mais
c’est plus souvent un jeu de filles, peut-être parce qu’il y a plus d’institutrices
que d’instituteurs, peut-être parce que le jeu s’appelle ainsi, « jeu de la
maîtresse ». C’est comme le jeu « de la marchande », qui se
réduit le plus souvent au rôle de caissier ou caissière ; on ne dit pas « le jeu
de la boutique » ou « le jeu du magasin », non, on dit "la marchande" : comme si seules les filles
aimaient tenir la caisse. Où va se cacher le sexisme.
Jouer à l’école, si on fait une recherche sur Internet, cela nous
mène principalement à des réflexions sur l’utilisation pédagogique du jeu. Pour
jouer à être à l’école, il faut chercher « jeu de la maîtresse ». On
trouve alors différentes boites avec des accessoires comme de petits cahiers,
des carnets de note, des cartes de géographie, etc. Le premier jeu contemporain
édité sur ce thème est Si j’étais la maîtresse aux éditions Amulette. Quand j'étais petite, j'aimais jouer avec les petits cahiers et
les bons points des poupées des années 50. On peut voir l'évolution de l'enseignement en faisant l'inventaire des coffrets actuels et de ceux des grands-parents. Finis les cahiers de brouillon mais les fiches de contrôle, les emplois du temps et les menus de cantine sont apparus. Sans pour autant, et c’est ça qui est bien, se
substituer à l’imaginaire enfantin. A chacun(e) de créer sa classe avec ces objets
en miniature.
On trouve parfois dans les accessoires des lunettes imposantes, on dirait
que cela fait partie de la panoplie de la bonne institutrice. Mais, pire,
certains jeux en ligne (jeux-filles.fr), consistent à trouver, pour la
maîtresse, quelle sera la bonne tenue, pour se présenter devant ses élèves à la
rentrée.
Sur cette page tu vas jouer au jeu Ecole
Maîtresse, un de nos meilleurs jeux de ecole
gratuit !!! Cette jeune femme a réussi le concours du CAPES avec succès et
s'apprête à donner ses premiers cours de français! Afin de ne pas être
paralysée de peur devant des élèves qu'elle ne connait pas et d'être bien dans
sa peau, elle a choisi de revêtir un look de circonstance! Aide la à se
préparer. Modifie sa coiffure puis sélectionne une tenue parmi les robes et les
ensembles disponibles. Coordonne des bijoux ainsi que des chaussures et un sac.
Ajoute lui des lunettes!
J’ai écrit « pire » mais, si certains enseignants me lisent,
ils conviendront que c’est un de leurs soucis en cette fin de vacances, comme
pour la plupart d’entre nous, qui allons affronter le regard des clients et des
collègues… Comme pour les enfants aussi. L’angoisse de « comment je vais
m’habiller pour la rentrée ? » justifie peut-être le jeu.
http://www.jeuxanciensdecollection.com/article-quand-les-jeux-nous-ramenent-a-l-ecole-communale-70228111.html
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