Sasha Morgenthaler, Elisabeth Pongratz, Annette Himstedt, Beatrix Bohony
Tête et cou en bois, corps en tissu, aux antipodes de
Barbie, c’est une poupée mannequin, dont on peut varier les toilettes.
Chaque poupée est unique, visage peint à la main, et
précieuse, raffinée dans les moindres détails, attachante.
Des petites filles très chanceuses l’adopteront et s’en
feront une compagne de jeu, mais aussi les adultes, collectionneurs et collectionneuses de poupées,
qui vont se régaler.
Les premières poupées d’artiste que j’ai connues, c’étaient
les poupées Sasha. Sasha Morgenthaler est une artiste suisse du XXème siècle, qui a créé ses premières poupées dans les années 1920. Elles ont un teint mat et une expression grave qui les
caractérisent. Les enfants confient toutes sortes de choses sérieuses à leur
poupée, expliquait-elle, alors leur poupée ne peut pas sembler futile ou une trop
joyeuse.
S’adressant aux enfants du monde entier, Sasha Morgenthaler avait
l’art de donner à chacun une personnalité, malgré une expression neutre,
et une carnation très éloignée des poupées « blanches » de l’époque.
Dès qu’elle a trouvé des industriels capables de reproduite assez fidèlement
ses poupées, elle a donné à deux fabricants, l’un en Allemagne, l’autre en
Angleterre, l’autorisation de fabriquer ses poupées en usine, pour les rendre
accessibles à tous les enfants. Ceux qui ont eu des poupées Sasha, dans mon
entourage, ont plus ou moins abandonné leurs autres poupées… Tandis que les
adultes commençaient leurs collections. Des usines, sortaient aussi des éditions
limitées, parfois numérotées, juste pour les collectionneurs.
Les poupées de Sacha Morgenthaler (1893-1975) Sasha dolls, 1999, Benteli Verlag, Bern, |
Au Salon du Jouet de Nuremberg, il y a plusieurs allées
consacrées aux créateurs -souvent créatrices - de poupées. On passait dans ces allées comme dans un
musée.
J’ai découvert là Annette Himstedt et ses poupées très réalistes et très émouvantes. Presque grandeur
nature, habillées de vrais vêtements d’enfants, ces poupées en vinyle étaient
souvent achetées par des adultes, comme des œuvres d’art, ou comme objets
décoratifs pour leur maison. Il y a un petit garçon que j’aime beaucoup –
création d’Annette Helmstedt - assis sur un fauteuil chez une de mes amis. Il
ne dit rien, il ne bouge pas, mais quelle présence !
Kaschmiri, Annette Himstedt 2008 |
Mes poupées préférées sont signées Elisabeth Pongratz.
Elles ont une tête en bois, un corps de
bois et de chiffon, et de jolis vêtements tricotés à la main comme dans
les années 70 - 80. Tous
ces enfants, petites filles, petits garçons, bébés, sont uniques, peints avec
une grande délicatesse, et me touchent beaucoup. Les bébés sont
particulièrement troublants parce qu’ils ne tiennent pas très bien leur
tête, comme de vrais petits bébés,
et chacun retrouve en les prenant dans la main (ils sont bien plus petits
que des bébés pourtant), les
gestes délicats que l’on a quand on porte un tout petit enfant. Un jour, on m’a
offert un bébé d’Elisabeth Pongratz, le petit avec la grenouillère bleu marine, et toute la famille était
si attendrie devant ce merveilleux bébé que mon petit dernier de 4 ans s’est
senti menacé et, jaloux, l’a caché, bien caché, sous les coussins du salon.
Ma petite Margot, Elisabeth Pongratz 1990, photo Brieuc |
Étonnantes émotions ressenties devant des poupées, à la fois comme devant des œuvres d’art, et comme de vrais enfants…
Photo extraite du calendrier 2014 |
Chaque année édition d'un calendrier, 12 photos format carte postale, ici 1996 |
Poupées d'artistes... Un sujet tellement passionnant. J'ai la chance d'en avoir plusieurs chez moi, signées de la marque allemande Zwergnase ou bien Götz, et des petites séries ou des pièces uniques d'autres créateurs : Nancy Wiley, Véronique Jacquelin... La liste est longue !
RépondreSupprimerCe travail est fascinant, notamment dans l'utilisation des matières premières : bois, porcelaine, papier maché, résine, vinyle... comme si, dans ce domaine, la créativité n'avait pas de limite !