mardi 1 avril 2014

On connaît la chanson, mais laquelle ?


Laisse tomber les filles Laisse tomber les filles
Un jour c´est toi qu´on laissera
Laisse tomber les filles Laisse tomber les filles
Un jour c´est toi qui pleureras

Tout le monde connait la chanson. Pour moi, c’est évidemment un coureur à qui une de ses conquêtes reproche de laisser tomber toutes les filles, je n’avais jamais imaginé que cette chanson de Gainsbourg ait un autre sens. Par hasard, j’ai découvert que pour d’autres, c’est évidemment une femme délaissée qui demande à son homme de laisser tomber les autres filles. Et pour vous ? C’est comme Carmen :
Et si je t´aime prends garde à toi 
J'avais toujours pensé que ce Si, c’est même si : même si tu ne m’aimes pas, moi je t’aime. Et si (=comme) je t’aime, tu vas me le payer si tu ne m’aimes pas !
Mais pour Esther c’est une relation de cause à effet : je t’aime si tu ne m’aimes pas (et si tu m’aimes, je ne t’aimerai pas). Cela m’a étonnée au premier abord, mais finalement, je me demande si elle n’a pas raison, car la suite confirme la difficulté, voire l’impossibilité d’un amour partagé :
L´oiseau que tu croyais surprendre Battit de l´aile et s´envola
L´amour est loin tu peux l´attendre Tu ne l´attends plus il est là

Quand on est enfant, on retient une foule de chansons dont on ne comprend pas forcément les mots ni le sens. Durant les grands voyages que nous faisions entassés dans la Versailles, nous chantions tous ensemble, avec notre père au volant, mes frères et mes sœurs. Je me souviens que je chantais avec entrain Le Général à Vendre de Francis Blanche, sans rien comprendre à l’épilogue : « le général au bistrot – avait planté un drapeau – pour la patrie j’ai payé la facture ». Et dans la Piémontaise, une chanson traditionnelle française, il y avait ce sélébridé qui m’intriguait. Les paroles sont : ton cheval est à l’écurie, scellé, bridé, prêt à partir.
Parfois aussi on change des mots, inconsciemment, parce qu’on ne veut pas de la version initiale. Ainsi l’un de mes enfants chantait Trenet : Je chante, je chante soir et matin… par cœur et sans faille, sauf à la fin.
Ficelle, Sois donc bénie
Car, grâce à toi j'ai rendu l'esprit,
Je me suis pendu cette nuit
et depuis... Je chante !
Que le chanteur se pende devait lui être insupportable, mon fils chantait « je me suis sauvé cette nuit ».

On peut nous entendre chanter en chœur, le soir du 24 décembre, « c’est Noël, c’est Noël, c’est Noël » sur le « Sail away, sail away, sail away » d’Enya. Cette chanson passait à la radio, un matin de Noël, et j’avais commenté : «On dirait qu’ils chantent C’est Noël !» et c’est entré dans les annales familiales ! Depuis, j’ai découvert que je n’étais pas seule à entendre ce cri de joie, mais d’autres saisissent « c’est loué, c’est loué » sur le même Sail away. Tout dépend du contexte. On appelle cela des hallucinations auditives, et c'est assez ludique, et décomplexant, d’inventer des paroles françaises, phonétiquement proches de la version initiale en anglais. Souvent de très mauvais goût, elles sont tout de même drôles. 
Quand Elton John chante Sad songs say, certains entendent «ça sent l’ WC»…



De ces ressemblances phonétiques, Bobby Lapointe a fait un petit chef-d'oeuvre : 
Andrea c'est toi  (Entre et assieds-toi)
L'amante la plus belle (là, monte la poubelle)
 Dis à m'aimer consens, va (Dis à mémé qu'on s'en va).





1 commentaire:

  1. "Elle a les yeux camembert, elle a le regard qui ...". Pauvre Marc Lavoine ! C'était la version que l'on chantait dans la cour de récréation, bien plus drôle que "Les yeux revolver". J'ai à nouveau entendu cette chanson il y a quelques jours, et je n'arrive toujours pas à entendre les bonnes paroles. Oui, hallucinations auditives...

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