Il pleut. C’est peut-être le moment de jouer avec les couleurs, laisser aller son imagination, découper, coller, patouiller, et faire rentrer votre soleil dans la maison.
Seul ou encore en groupe, enfant ou adulte, à chacun son mode d’expression, et le bonheur de se dire « c’est moi qui l’ai fait ».
Sortir les feutres pour les petits, ou, mieux, la gouache, avec de bons pinceaux carrés qu’on peut utiliser à plat, pour une bonne trace bien large, ou sur la tranche pour une ligne délicate. Avec les feutres, c’est très difficile de couvrir sa feuille. Avec la peinture place aux taches de couleur, et peu importe que « ça représente quelque chose ». Penser à protéger le support et les vêtements et garder un chiffon à portée de main, et de l’eau pour rincer son pinceau. Tout petits, les enfants peuvent apprendre à prendre soin de cet outil, ne pas écraser sa tête ni emmêler ses « cheveux », ne pas le noyer, abandonné la tête en bas dans le gobelet de rinçage, et l’essuyer avec la douceur d’une caresse. Choisir un papier de qualité, assez épais qui ne gondolera pas à la peinture à l’eau, et d’un format supérieur au A4 traditionnel. Si possible, poser la feuille verticalement et non pas à l’horizontale, cela évite de frotter la peinture encore humide avec l’avant-bras, et cela permet de prendre du recul par rapport à son travail, en peignant debout (comme le font les peintres). Laisser l’enfant choisir la position de sa feuille, « couchée » (en longueur) ou « debout » (en hauteur).
Pour les commentaires, attention ! ne pas en faire trop dans le sens du chef d’œuvre, ni trop peu. On n’affiche pas tout, on ne met pas tout à la poubelle non plus. Un peu de respect ! Mettez-vous à la place de l’enfant et évitez de demander : « qu’est-ce que c’est ? ». Parlez de ce que vous voyez, ce que vous ressentez : ces couleurs qui chantent ensemble, ce mouvement du pinceau qui évoque un grand coups de vent, ces petits points qui dansent… Lancez-vous, et puis écoutez ce que l’enfant va vous en dire...
S’il y a un groupe d’enfants à occuper, une création collective est toujours bien accueillie. Une grande fresque pour décorer la salle de jeu ? Ou un plateau de jeu géant ? On prend pour support une très grande feuille, par exemple une nappe en papier, c’est assez facile à trouver en vacances. Et on se donne un thème de départ. La mer ? La balade en forêt ? La fête du village ? Un circuit de voitures, ou un jeu de l'oie ? La règle du jeu, c’est de laisser sa trace partout (on n’a pas chacun son coin) et de ne pas refuser la proposition d’un autre créateur, ni recouvrir le dessin d’un autre sans son accord.
Si les créateurs sont nombreux, on peut mixer dessin individuel (découpé puis collé par mi les autres) et décor collectif (le fond). Comme pour ces kakémonos (ce sont de grandes fresques verticales) réalisées par les enfants des ludothèques de la ville d’Orly sous la bienveillante attention de Lola Gavarry, plasticienne et animatrice.
Lola est également l’auteur d’un livre édité chez Marabout qui peut vous aider à vous lancer à décorer votre maison en peignant de vraies toiles pour chaque pièce.
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Les portraits robots.
Chacun peint ou dessine des yeux, des nez, des bouches, des oreilles, des cheveux, des formes de visage, on les découpe et on les regroupe. Quand on a un bon stock de ces ingrédients, on peut commencer à reconstituer des visages. Qu’est-ce qui va le mieux avec ce nez-là, et ces yeux, et ces sourcils ? Quand on est d’accord, on colle, et on peint « la peau » autour. On fait de même plusieurs bustes, avec le cou et les épaules, et ensuite on cherche avec quelle tête ils vont aller. Et quand on a reconstitué tous les personnages, leur histoire se met en place, il n’y a plus qu’à les coller tous ensemble dans une grande fresque, et à peindre le fond pour qu’on sache où ça se passe.
Le portrait à la manière de Arcimboldo
On connaît tous ces portraits dont chaque élément est un fruit ou un légume, qui assemblés forment un visage. Sur le même thème, on peut s’amuser des heures durant avec des vieilles revues, des catalogues publicitaires, des ciseaux et de la colle. On choisit un thème et on découpe ( Les chaussures, les fleurs, les jouets, les animaux…) sans choisir, mais en respectant la forme (l’objet doit être entier). Ensuite, on assemble… ça ressemble un peu à un puzzle, ça demande de la patience, et de la conviction, car au bout d’un moment on a l’impression que c’est un amalgame informe, et tout à coup le visage apparaît !
Le portrait en taille réelle
Un des joueurs se couche sur une très grande feuilles de papier, et les autres font le contour de son corps au crayon sur la feuille. Ensuite on la met au mur, et on colorie, et respectant au mieux la couleur de la peau, des yeux, des cheveux et celle des vêtements.
Autant de moments pour se rencontrer, regarder et se regarder autrement, être attentif aux détails, ouvrir les yeux... et changer de décors !
Documents présentés : les kakémonos d’Orly (été 2009) et les travaux de stagiaires de l’Ecole des parents et des éducateurs, réalisés lors du stage L’art est un jeu d’enfant, que j’anime chaque année avec tant de plaisir.
Ou la peinture c'est super pour tous les âges !
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