dimanche 20 juin 2010

Les jouets en tissu OSKAR et ELLEN, chez ÀÊTRE

C'est toute une gamme de jouets, la collection suédoise OSKAR et ELLEN, distribuée maintenant en France par ÀÊTRE, dont je veux vous parler. Des jouets d'imitation superbes. Tout est en tissu, du cornet de glace au sushi, des avions aux outils de bricolage. Même le gâteau d'anniversaire. C'est joli et c'est plein d'humour et de tendresse.

Petra a créé cette collection alors qu'elle vivait aux Philippines, à Manille, il y a 10 ans, et elle est restée en relation avec les femmes avec qui elle avait travaillé alors, maintenant qu'elle est revenue à Stockholm. Petra travaille en famille, avec ses parents; et Oskar et Ellen, bien sûr, ce sont ses enfants. Ils ont dû "se régaler" avec ces gâteaux et ces glaces "pour de faux", quand ils étaient petits.


Pour jouer à être marchand de glace ou pâtissier.
Pour faire semblant de manger des sushis de faire son marché ou de bricoler.


Pour mettre en scène la ferme, le château fort ou l'aéroport.


















Pour se déguiser en chat ou en lapin (un chapeau, une ceinture et le tour est joué).


Il y a aussi des livres en tissu, de jolies toises et des tableaux de pour décorer la chambre d'enfant. 



mardi 15 juin 2010

Se déguiser, se costumer, se vêtir ?

Le 28 mai, Sabine, qui veut créer des costumes historiques, m’a écrit : « Qu'est ce qui différencie un vêtement pour enfant d'un déguisement ? ».
 Son souci était de se mettre en conformité avec les normes de sécurité des jouets, ou avec les obligations de marquage des textiles. Et c’est vrai que ce n’est pas simple, Sabine ! Et notamment en termes juridiques.
Sachant que selon la définition européenne un Jouet est un objet destiné à jouer, toute jupe, tout pantalon, coupé et cousu dans l’idée de costumer l’enfant qui le porte, devrait être considéré comme un déguisement. Mais si c’est, comme chez AETRE, un T-shirt rouge, sur lequel sont représentés les outils d’un pompier, T-shirt que l’enfant peut mettre aussi bien pour aller à l’école que pour « jouer à être un pompier », il n’est pas simple de dire si c’est un déguisement ou un vêtement. Cela dépend des gens, du moment, et cela peut être les deux à la fois…
C’est justement ce que je trouve intéressant, cette ambivalence, cette liberté de dire « c’est l’habit que je mets aujourd’hui » ou « c’est le personnage  que je vais jouer ». Il faudrait d’ailleurs peut-être créer un T-shirt de « bon élève ». Ce serait amusant de l’enfiler le matin pour partir d’un bon pied à l’école.
Dans la collection AETRE, il y a de nombreux déguisements qui sont des habits, des habits qui sont des déguisements. Qui sont ou qui peuvent être : des pyjamas de chevaliers, des chemises de nuit de princesse, des capes de roi, de Chaperon rouge ou d’Arlequin, des robes de petite princesse ou de fée, et même des chaussons « ange et démon ». Sans parler du sac cheval qui peut aussi bien être utilisé comme sac que comme accessoire pour un cavalier.
Alors, on les met où, à la Confection enfant ou au rayon Jouets ? Les acheteurs des grands magasins y perdent parfois leur latin !
Pour moi, ces vêtements déguisements ont un petit air rebelle, avec leur façon de ne pas rentrer dans les cases. Et cela me plaît bien.
De plus, dans un monde où il faut être ceci ou cela, ou chacun est étiqueté, classé, catalogué, j’aime bien l’idée de porter des vêtements qui permettent de changer de case. « Tu es un cancre ! » non, aujourd’hui je suis un pompier (et je vais sauver des gens, éteindre des feux et tout) », et je serai fier de moi.

Les cases, pour revenir à notre problème juridique, elles peuvent varier selon les administrations. A la douane, par exemple. L’ensemble de chevalier qui comprend une tunique avec ceinture, un casque, une épée et un bouclier en mousse, est considéré comme un déguisement, dans la nomenclature douanière. Avec les normes de jouets CE et les certificats qui vont avec. Mais si jamais il faut importer des tuniques seules, ce sont alors des robes, tarif douanier n°6108 et étiquetage « textile » (composition, instructions de lavage etc).
Et le pyjama déguisement, est-ce un pyjama (Chemises de nuit et pyjamas de coton 6107.21.00.00) ou un déguisement  (Articles pour fêtes et carnavals 9505.90.00.00) ?  Une mauvaise interprétation des textes peut conduire assez vite à une déclaration taxée (dans tous les sens du mot !) de frauduleuse. Car celui qui en décide, c’est le douanier. On peut demander aux services douaniers de trancher, le numéro de tarif douanier sera heureusement attribué une fois pour toute pour le produit concerné.

Si Sabine fabrique et vend dans l’hexagone uniquement, elle n’aura pas de soucis. Mais dès qu’on passe des frontières, on se heurte vite aux tracasseries administratives, et on finit par se jeter dans les bras d’un « transitaire » comme d’un sauveur !
Entre le déguisement et le vêtement, le costume.
On mélange communément costume et déguisement. On enfile un costume bariolé pour se déguiser en clown, on se déguise en fée pour aller à une fête costumée. Pourtant, si personne ne semble choqué lorsqu’on parle d’un costume à propos d’un déguisement (« moi mon déguisement de Carnaval, c’est un costume d’Arlequin»), il est courant, à l’inverse, de se faire rappeler à l’ordre si on dit d’un acteur qu’il a un beau déguisement, ou d’une personne vêtue d’oripeaux « d’époque » dans une fête quelque peu « historique » qu’elle vraiment bien déguisée. Non. Ils sont costumés.
On peut se déguiser avec un costume, mais on ne peut pas se costumer avec un déguisement.
Il y a dans déguisement un aspect un peu péjoratif - fourbe. Déguiser : cacher, tromper, dissimuler. Se déguiser, comme se masquer, c’est se rendre méconnaissable. Ou pour le moins bizarre. Et fantaisiste, et drôle.
Alors qu’il y a dans costume un aspect noble – respectueux. Costume = coutume. Se costumer, c’est respecter les usages, la tradition, l’Histoire. C’est revêtir les vêtements « authentiques » d’un personnage, pour jouer son rôle. Au théâtre bien sûr. Mais aussi par exemple dans les fêtes d’été où tout un village se costume « à l’ancienne ».
A Seissan, petite ville du Gers qui organise depuis de nombreuses années au mois d’août le Marché à l’ancienne, en souvenir de l’époque glorieuse où l’on y faisait le meilleur foie gras qui soit, les commerçants sont en costume traditionnel gascon. Promeneurs et acheteurs sont invités à venir également costumés – il y a quelques années, Annik, d’origine bretonne, au bras de son mari gascon –avé le béret’ traditionnel, avait amidonné sa coiffe. C’est l’occasion de porter dentelles et chapeaux fleuris, tout en découvrant les petits métiers d’autrefois, l’art de laver le linge à la cendre de bois ou les premières moissonneuses batteuses. Chapeau melon, fines moustaches et écharpe tricolore, le maire arpente les rues escorté du garde-champêtre. Il y a quinze ans, lorsque lou marcat de beth tems a été lancé, toute la population avait joué le jeu, les gendarmes faisaient la circulation en uniforme des années 50, et même les religieuses, actuellement en civil, avaient revêtu robe de bure et cornette. Magnifique fête réunissant tout le monde dans les rues du marché. Joyeuse assemblée de gascons.
Mais la maréchaussée et les sœurs se sont fait rappeler à l’ordre : finie leur contribution à la fête « à l’ancienne », un peu de dignité, tout de même ! Quelque pat dans la hiérarchie quelqu’un avait confondu costume et déguisement, évocation du passé et Carnaval. Quel dommage !
Quelqu’un qui ne doit pas savoir qu’il n’y a rien de plus sérieux que le jeu, rien de meilleur pour une communauté que ces fêtes et ces jeux collectifs, hors médias et racolages publicitaires.
Je trouve au contraire non seulement amusant mais très intéressant de se mettre un moment dans la peau de nos ancêtres. Les faire revivre un peu, et ressentir sous l’étoffe ou la paille du chapeau un tout petit peu de ce qu’ils ont vécu, en portant des vêtements qui pourraient être les leurs. (Ce qui n’empêche pas de rire beaucoup !)
Au Théâtre du soleil, d’Ariane Mnouchkine, les répétitions se font dès le premier jour en costume, afin de mieux appréhender le personnage que l’on joue. De même dans les jeux costumés des villageois ou des enfants. Un ou deux accessoires suffisent pour se retrouver un temps ni tout à fait soi-même ni tout à faut un autre. Et s’enrichir de cette expérience.

lundi 7 juin 2010

Jouer avec le sable. Hommage à Pauline Kergomard.



Devoirs de vacances : jouer avec le sable, ramasser des fleurs,  collectionner les cailloux.

Le jeu libre, et rien d’autre, à l’école maternelle.
« L’enfant qui trace des lignes sur le sable ou sur l’ardoise dessine, le dessin mène à l’écriture. En comptant les cailloux qui limitent son jardinet, les cubes qui lui servent à construire une maison, l’enfant fait du calcul ; en faisant des hauteurs et des creux dans le sable, il fait de la géographie ; en regardant une fleur, de la botanique, c’est sa science à lui, ce sont ses études à lui. Il n’en doit pas connaître d’autres. »*
 *(L’éducation maternelle dans l’école, Pauline KERGOMARD, Nathan 1913.)
Voilà ce que préconise en 1913, Pauline Kergomard, inspectrice générale de l’école maternelle.

Cette école, elle l’a créée en France en 1882, remplaçant les Salles d’Asile qui fonctionnent depuis 1843. Et pendant de longues années l’école maternelle française sera un exemple pour la terre entière. 
Ces propos visent à rassurer les enseignants, en montrant que chaque jeu peut conduire à l’apprentissage d’une « matière » (au sens où l’entend tout écolier remplissant en début d’année son emploi du temps hebdomadaire). Mais Pauline Kergomard va plus loin : « Le jeu libre devrait être à lui seul presque tout le programme de la section des petits. Je ne vois même pas où la directrice peut puiser  des éléments d’éducation intellectuelle et morale en dehors du jeu libre. » Et elle ajoute : « L’enfant qui joue à l’école maternelle s’initie à la vie sociale, et l’on oserait dire qu’il n’apprend rien en jouant ? ».

Malheureusement les directives actuelles sont bien différentes. La pédagogie par le jeu et l’expérimentation perd du terrain, les jouets ont de moins en moins de place dans la salle de classe (même maternelle) et les cours d’école avec aire de sable et espace de jardinage sont de plus en plus rares.
Rare aussi le sable dans les jardins publics, depuis  que, dans les années 90, les normes de sécurité des aires de jeu collectif ont mis les responsables locaux face à des défis impossibles, des exigences trop onéreuses. La solution adoptée sera souvent la suppression des structures de jeu collectif, et notamment du bac à sable.
Si toutefois vous trouvez une aire de jeux avec du sable (donc conforme aux normes), amenez-y les enfants avec pelle, seau, petites voitures, ou, s’ils sont assez grands (5 ans ou plus) initiez-les aux circuits de billes.

Vive la plage !
Au bord de la mer, le sable est nettoyé régulièrement, à chaque marée. Ce n’est plus un petit carré mais un espace sans limite : on peut y cacher ses pieds ou y tracer des routes, creuser des tunnels, on peut écrire son nom en lettres géantes ou passer des heures à remplir des seaux et transvaser le sable d’un récipient dans l’autre, à faire des pâtés et à les casser d’un coup de pelle  décidé.
On peut construire barrages et châteaux menacés d’érosion quand la mer va monter. Tous unis pour sauver la construction collective, décorée (et consolidée) de galets et de coquillages.
Il y a plusieurs techniques pour les châteaux de sable, tours moulées, douves creusées et murs bien tassés. J’aime bien la technique des « dégoulinures » : On prend dans la main une poignée de sable bien mouillé, et on le fait goutter le long du pouce. Cela fait des tours aux formes étranges, châteaux un peu rococos pleins de charme.
Les tableaux de sable
Une artiste Ukrainienne, Kseniya Simonova, crée des tableaux de sable qui ne cessent d’évoluer. Sur une table  lumineuse, elle laisse tomber une poignée de sable, ou au contraire en enlève, faisant apparaître un rond de lumière ou une petite maison dessinée d’un doigt, ou un portait d’enfant… C’est très fort et très spectaculaire.

L’association du sable et d’un plan éclairé suscite des créations étonnantes chez les enfants aussi. Il existe chez Haba plusieurs caissons lumineux pour faire ce genre de découvertes (Catalogue Haba p. 342-343). 


J’ai vu de petits enfants jouer ainsi au sable à la ludothèque d’Orly. Ils ne se lassaient jamais de balayer le sable de leurs doigts, puis de faire à nouveau couler le sable de leur main sur la plaque lumineuse. Ni moi de les regarder faire.




Bac à sable (normes)   
Récipient, délimité par des parois et un fond, rempli de sable pour être utilisé à des fins de jeux par des enfants ou pour assurer une fonction de sol amortissant comme aire de réception d'un ou plusieurs équipements d'aire collective de jeux.   
1- Implantation et conception- Les bacs à sable doivent être implantés ou conçus de manière à ne pas recevoir des eaux de ruissellement.Il convient de mettre les bacs à sable en des endroits suffisamment ensoleillés et, autant que possible, en plein air.- Les bacs à sable doivent être implantés ou conçus de manière à être protégés des souillures. 
Par exemple : le recouvrir en fin de journée sinon le week-end ou pour le moins pendant les vacances.- Les bacs à sable doivent être drainés en partie basse, avec une pente de radier appropriée, si besoin un dispositif canalisant les eaux vers l'exutoire, et un dispositif d'évacuation des eaux. Ce dispositif ne doit pas présenter de risque de contamination du sable.- Les parois et le fond des bacs à sable doivent être conçus et entretenus de manières à éviter la contamination du sable par capillarité.- Le sable utilisé doit être d'origine alluvionnaire. (sable de rivière)
2- Notice d'entretien
Tout bac à sable doit être accompagné d'une notice d'entretien, comportant au moins les mentions suivantes (à interpréter avec bon sens) :" Ne pas remettre dans le bac le sable qui en a été sorti ". " Au moins une fois par jour, ratisser le sable en surface sur au moins 10 cm de profondeur pour enlever les éventuels corps étrangers ". " Au moins une fois par trimestre, retourner le sable sur toute son épaisseur et retirer les éventuels corps étrangers visibles à l'oeil nu ". " Au moins une fois par an, remplacer ou régénérer la totalité du sable, pour qu'il satisfasse aux exigences de l'article 6 "." Procéder aux examens parasitologiques et bactériologiques de la norme S 54-207 (en cours d'élaboration) selon une fréquence fonction, notamment, du taux de fréquentation du bac "." Lors de l'enlèvement du sable, nettoyer le fond, les parois et les abords du bac selon une méthode définie par l'installateur ou le fabricant ".
3- Conclusion :Il est nécessaire de garder un peu de recul face à ce formalisme, tout en restant attentif à la propreté des bacs à sable.  
(http://www.ddec29.org/info43.php)